Biais cognitifs : définition et cas pratiques pour apprendre à les repérer et limiter leur impact sur vos prises de décisions

10 Juin 2024

Aujourd’hui, on va parler des biais cognitifs. Vous le savez, le cerveau humain est complexe. Et vos biais inconscients peuvent littéralement vous jouer des tours dans votre vie personnelle et professionnelle. C’est pourquoi vous devez apprendre à les repérer et à connaître leur fonctionnement afin de pouvoir limiter leur impact parfois négatif sur votre raisonnement, vos prises de décisions, vos jugements et votre mode de pensée

Voici un aperçu du programme qui vous attend : définition d’un biais cognitif, analyse des 2 modes de fonctionnement de votre cerveau, caractéristiques des 14 types de biais cognitifs les plus répandus, méthodes pour limiter leur impact sur vos prises de décision, etc. Retenez que nous allons détailler les biais cognitifs les plus courants, mais qu’il en existe des centaines : biais de simple exposition, biais de négativité, biais de confirmation, biais du survivant, effet Barnum, syndrome de Dunning-Kruger, etc. Allez, c’est parti ! 

LES BIAIS COGNITIFS : DÉFINITION 

Qu’est-ce qu’un biais cognitif ?  

Un biais cognitif est une déviation utilisée par votre cerveau pour traiter une information et prendre rapidement une décision. Ce mécanisme de pensée hâtive est inconscient et conduit souvent à des erreurs de raisonnement, d’interprétation ou de jugement. En d’autres mots, votre analyse est alors biaisée !  

Les biais cognitifs vous poussent inconsciemment à favoriser certaines prises de décision : devant la situation A, vous déployez automatiquement la solution B. Ce type de circuits neuronaux est influencé par des éléments subjectifs tels que votre éducation, vos croyances, vos valeurs, vos expériences passées, etc.

Et si ces biais cognitifs peuvent la plupart du temps vous jouer des tours, ils peuvent aussi parfois entraîner du positif. Par exemple, un biais cognitif peut vous faire penser, sans aucune preuve tangible, que vous êtes le meilleur dans votre domaine. Vous allez alors avoir confiance en vous et être très motivé et persévérant pour atteindre vos objectifs 🎉. 

Pourquoi a-t-on des biais inconscients ?

Votre cerveau active le mode survie

L’objectif de votre cerveau est de créer le plus de biais cognitifs possible pour optimiser son fonctionnement au quotidien afin de prendre des décisions rapidement. Le tout en consommant le moins d’énergie possible 😴.

Et pour cause, il y a des millions d’années, les prises de décisions devaient être rapides pour survivre. En effet, face à un tigre à dents de sabre, impossible de prendre du temps et de l’énergie pour analyser longuement la situation 😅. Le raccourci de pensée, aussi appelé biais cognitif, était donc le suivant : tigre = fuite !

Voici un autre exemple plus moderne : 

Votre cerveau a 2 modes de fonctionnement distincts  

Au quotidien, votre cerveau a 2 modes de fonctionnement :

  • Le mode automatique qui est inconscient et qui est gouverné par les biais cognitifs. Ce système intuitif se déclenche dans 95 % des actions et interactions de votre quotidien. 
  • Le mode adaptatif qui entre en jeu 5 % du temps, lorsque vous rencontrez une nouvelle situation. Ce type de raisonnement vous demande plus d’énergie et un plus grand effort mental. 

Dans quelles situations sommes-nous le plus victimes de biais cognitifs ? 

Vous êtes victime de biais cognitifs dans vos prises de décisions la majorité du temps et c’est entièrement normal ! Pour vous aider à repérer ces moments, voici les situations dans lesquelles vous risquez de prendre des décisions trop rapides : 

  1. L’excès d’informations → Face à trop d’informations, votre cerveau active le mode pilote automatique et n’analyse qu’une partie des données. Vos biais cognitifs vous poussent alors à prendre la première décision qui vous passe par la tête.
  2. Le sentiment d’urgence → Face à une situation d’urgence, vos biais cognitifs interviennent et vous réfléchissez de manière instinctive, à chaud ! Cette urgence peut concerner quelqu’un qui se noie devant vous, comme l’obligation de répondre à un client mécontent rapidement 😩.
  3. Le manque de sens → Face à ce type de situation, vos biais cognitifs entrent en jeu et votre cerveau élabore une histoire en quelque sorte faussement logique pour ne pas être confronté à l’incertitude.   

LES 14 TYPES DE BIAIS COGNITIFS LES PLUS RÉPANDUS  

1. L’effet de simple exposition

L’effet de simple exposition revient à percevoir une situation ou une personne de manière plus positive lorsqu’on a été exposé à elle une première fois. 

Voici quelques exemples de l’effet de simple exposition : 

  • Vous avez peur de faire votre première story sur Instagram ou de publier votre premier post sur LinkedIn. Puis, une fois que vous l’avez fait plusieurs fois, vous trouvez ces actions totalement normales.  
  • Vous appréhendez de réaliser votre premier devis pour un client. Quelques mois plus tard, cette tâche vous semble banale.  

2. Le biais de négativité

Le biais de négativité est le fait de se concentrer et de ne retenir que le négatif plutôt que le positif. Eh oui, par nature, le cerveau humain retient les informations négatives, perçues comme d’éventuelles menaces.

Voici un exemple de biais de négativité → Sur les réseaux sociaux, dix personnes adorent ce que vous publiez et une seule personne vous critique. Résultat : vous ne pensez qu’à l’unique personne qui vous a laissé un commentaire négatif 😭. 

3. Le biais d’ancrage

Le biais d’ancrage est lié à l’influence laissée par la première impression que vous avez d’une personne, d’une situation ou d’une information. 

Voici un exemple de biais d’ancrage → Si la première fois où vous publiez un post sur LinkedIn :

  • Vous avez un fort taux d’engagement, alors vous adorez immédiatement ce réseau social.
  • Vous recevez des critiques en commentaires ou aucune réaction. Vous vous dites alors que cette plateforme n’est pas faite pour vous. Vous baissez les bras sans essayer de publier d’autres posts.  

4. Le biais d’auto-complaisance

Le biais d’auto-complaisance concerne les personnes qui ont tendance à s’attribuer les mérites de leurs réussites, mais à se déresponsabiliser totalement de leurs échecs. 

Alors, évidemment, il arrive parfois qu’un échec ne soit pas de votre responsabilité ❤️. Mais soyez vigilant à ce type de biais cognitifs qui peut vous empêcher de vous améliorer. 

5. Le biais de confirmation

Le biais de confirmation consiste à chercher tout ce qui confirme une pensée ou une croyance et à rejeter tout ce qui va à l’encontre de celle-ci. 

Voici quelques exemples de biais de confirmation : 

  • Vous pensez que pour réussir sur les réseaux sociaux vous devez jouer les influenceurs et partager toute votre vie privée. Votre cerveau repère alors inconsciemment les personnes qui ont réussi à développer leur business en partageant leur vie privée et ne voient pas les entrepreneurs qui n’exposent pas leur vie personnelle, mais qui réussissent tout aussi bien. 
  • Vous vous persuadez que vous traversez une période de malchance. Vous recherchez donc inconsciemment en permanence une confirmation de cela à travers les petits tracas du quotidien qui peuvent vous arriver.  
  • Vous trouvez que vous avez beaucoup de chance dans la vie. Votre biais de confirmation vous pousse alors à donner de l’importance à toutes les bonnes choses qui vous arrivent au quotidien et à ne pas prêter attention aux situations plus négatives.

6. Le biais du survivant

Le biais du survivant consiste à se concentrer sur la minorité des personnes qui réussissent (appelés les survivants) plutôt que sur la majorité des cas beaucoup plus représentatifs. 

Voici un exemple de biais du survivant → Vous faites des recherches sur les réseaux sociaux en vous demandant ce qu’il faut pour réussir en business. Vous tombez de manière aléatoire sur des entrepreneurs à succès qui parlent de leur vie privée. Vous vous dites alors que cette manière de faire est LA solution pour gagner en visibilité et générer un grand chiffre d’affaires.

Alors, soyez toujours attentif à ne pas faire de généralité et à ne pas tirer de conclusions hâtives en vous basant sur des exceptions au lieu d’aller chercher plus d’informations et de les comparer 😉. 

7. Le biais du statu quo

Le biais du statu quo est très répandu dans le monde de l’entrepreneuriat. La nouveauté est alors perçue comme un risque et présente plus d’inconvénients que d’avantages. Ce biais cognitif entraîne une résistance au changement. 

Le danger de ce biais est de vous complaire dans votre zone de confort et de refuser d’en sortir par peur de courir un risque. 

8. Le syndrome Dunning-Kruger 

Le syndrome Dunning-Kruger est le suivant : les personnes les moins qualifiées dans un domaine surestiment souvent leurs compétences. Ce biais cognitif touche beaucoup de personnes, y compris moi parfois 😅.

L’effet Dunning-Kruger est représenté par une courbe : 

  • La courbe monte rapidement et atteint « la montagne de la stupidité » → Dans un premier temps, la personne apprend de nouvelles connaissances sur un sujet et pense rapidement le maîtriser totalement… alors que ce n’est pas le cas du tout. 
  • La courbe descend jusqu’à « la vallée de l’humilité » → La personne revient à la réalité et se rend alors compte que la chose qu’elle sait, c’est qu’elle ne sait pas grand-chose 😄 ! 
  • La courbe remonte doucement jusqu’au « plateau de la consolidation » → Cette fois-ci, la personne évalue de façon réaliste sa montée en compétences jusqu’à devenir experte de son sujet. 

Alors, gardez en tête que ce n’est pas parce qu’on a lu 3 livres sur un nouveau sujet et écouté 2 épisodes de podcast qu’on devient expert dans ce domaine 😉.

9. L’effet Ikea

L’effet Ikea est la tendance à accorder une valeur supérieure aux produits qu’on a partiellement créés (cf. les meubles Ikea que l’on monte nous-mêmes et à qui l’on accorde donc une valeur supplémentaire 💪🏼).

Voici un exemple lié à l’effet Ikea → Les lead magnet, ces contenus gratuits que vous téléchargez sur Internet en échange de votre adresse email. Vous vous êtes tous certainement déjà inscrit pour recevoir un template, un PDF, etc. (cf. Les lead magnets font totalement partie de ma stratégie marketing chez TheBBoost 🙂.) Eh bien généralement, ces lead magnet finissent au fin fond des boîtes mail sans être consommé, car il n’y a eu aucun investissement de la part des prospects. À l’inverse, un client qui achète, par exemple, une formation va consommer son contenu. En effet, il accorde plus de valeur à ce produit, car il a investi de l’argent pour l’acheter. 

En tant qu’entrepreneur, vous devez prendre en compte cet effet Ikea dans la création de vos contenus. En effet, tous n’ont pas vocation à être gratuits !  

10. Le sophisme génétique

Le sophisme génétique, qui est un des biais cognitifs les plus répandus, est la tendance à juger :

  • Le contenu en fonction du contenant.
  • Le message en fonction du messager.
  • Le fond en fonction de la forme. 

 Voici un exemple de sophisme génétique : 

  • Un influenceur de téléréalité que vous détestez donne une information concernant le domaine de l’astrophysique → Vous n’y prêtez pas attention où pensez d’office que cette information est fausse. 
  • Un astrophysicien donne la même information que l’influenceur de téléréalité → Vous accordez alors de la crédibilité à cette même information.  

11. Le biais de représentativité

Le biais de représentativité consiste à considérer un ou certains éléments comme représentatifs d’une situation à part entière. Il intervient souvent en ce qui concerne des sujets d’actualité, de politique, d’économie, etc. 

Voici un exemple de biais de représentativité → Une personne vous dit que tous les entrepreneurs qui réussissent lisent énormément de livres de développement personnel. Vous faites alors un raccourci et vous vous dites que lire beaucoup entraîne le succès. Pourtant, l’équation de la réussite entrepreneuriale est évidemment beaucoup plus complexe (et certains entrepreneurs à succès n’ont jamais lu un seul livre 😉).

12. Le biais de disponibilité

Le biais de disponibilité est le fait de ne pas chercher d’autres informations que celles disponibles très rapidement.

Voici un exemple de biais de disponibilité → Vous voulez acheter un produit. Vous faites une recherche rapide sur Google. Vous prenez en compte seulement les premiers résultats et vous passez à l’achat. 

Évidemment, ce biais cognitif n’est pas forcément négatif, car tout dépend des situations et de l’importance de l’information recherchée. 

Cependant, en tant qu’entrepreneur, prenez en compte ce biais, car souvent, vos clients ne prendront pas le temps de rechercher l’ensemble des solutions qui existent sur le marché avant de passer à l’achat. Vous devez donc avoir une stratégie de communication pertinente afin de vous assurer d’être visible en termes d’informations sur votre produit ou votre service.

13. Le biais des coûts irrécupérables

Le biais des coûts irrécupérables consiste à considérer les coûts déjà engagés dans une décision et à s’empêcher de changer de direction, car l’on a déjà investi trop de temps, d’argent, etc. 

Voici des exemples liés au biais des coûts irrécupérables :

  • Vous avez une stratégie de vente qui ne fonctionne pas, mais vous ne voulez pas en changer, car vous avez déjà investi trop de temps et d’argent dans sa mise en place.
  • Vous n’osez pas vous reconvertir et vous lancer dans l’entrepreneuriat, car vous avez investi de l’argent dans vos études et du temps dans votre job actuel. Pourtant, vous n’êtes pas heureux dans votre sphère professionnelle. 

14. L’effet Barnum

Un des types de biais cognitifs les plus courants est l’effet Barnum qui consiste à accepter une vague description comme s’appliquant spécifiquement à soi-même. 

Voici un exemple de l’effet Barnum → L’horoscope ! Bien que l’horoscope soit totalement imprécis, beaucoup de personnes se l’approprient et pensent que la description de leur signe parle bien de leur personnalité. Idem pour certains tests de personnalité. 

On a tellement envie d’être vu et compris dans notre singularité, qu’on s’approprie une réalité pourtant très globale. 

LES 2 MÉTHODES POUR LIMITER L’IMPACT DE VOS BIAIS INCONSCIENTS SUR VOS PRISES DE DÉCISION 

Méfiez-vous des prises de décision trop rapides

Il est totalement normal d’avoir des biais cognitifs et ces derniers sont présents dans beaucoup de vos décisions. Pour limiter leur impact parfois négatif vous devez avant tout apprendre à les repérer. 

Méfiez-vous aussi des prises de décisions trop hâtives. Et pour ça, fiez-vous aux vieux adages tels que « la nuit porte conseil » et « il faut tourner 7 fois sa langue dans sa bouche avant de parler » 😉.

Privilégiez le mode adaptatif

Pour limiter les biais cognitifs, tentez de faire plus de place au mode adaptatif de votre cerveau. Pour ça : 

  • Opposez la routine à la curiosité 👀.
  • Opposez la persévérance à la souplesse → Autorisez-vous à changer d’avis, adaptez-vous aux situations, etc.
  • Opposez la caricature à la nuance.
  • Opposez la pensée commune à votre opinion personnelle → Aiguisez votre esprit critique et forgez-vous vos propres opinions.

Voilà, vous connaissez maintenant les principaux biais cognitifs que vous pouvez rencontrer dans votre vie personnelle et professionnelle. Rappelez-vous que ces biais inconscients peuvent souvent conduire à des erreurs de raisonnement ou à de mauvaises interprétations de la réalité. Pour limiter leur impact négatif, vous devez donc les repérer et vous méfier des prises de décision rapides en privilégiant le mode adaptatif. Et si vous voulez en apprendre davantage sur votre cerveau, n’hésitez pas à lire cet article pour déjouer les pièges du phénomène d’autosabotage .     

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